Chanson "Triviale poursuite" de Renaud (1988)
Chanson "Triviale poursuite" de Renaud (1988)

Triviale poursuite

Cette chanson dépasse largement la simple référence au jeu de société pour développer une critique sociale incisive. Renaud y dénonce les multiples contradictions de la société : la faim dans le monde coexistant avec le gaspillage, la course à l'armement, les inégalités persistantes. Le texte multiplie les exemples de dysfonctionnements sociaux et politiques en les présentant comme des questions sans réponses cohérentes. La musique soutient cette accumulation d'absurdités avec un rythme obsédant. Au-delà d'une critique de la culture superficielle, Renaud y expose les travers d'un monde qui poursuit des objectifs dérisoires tout en ignorant les vrais problèmes. Une dénonciation puissante du non-sens qui régit la société contemporaine.

Paroles

Question d'histoire d'abord :
où est la Palestine ?
Sous quelle botte étoilée ?
Derrière quels barbelés ?
Sous quel champ de ruines ?

Question d'histoire encore :
Combien de victimes,
combien de milliers d'enfants
dans les décombres des camps
deviendront combattants ?

J'en sais rien, je donne ma langue au chagrin,
si tu sais, toi, souffle-moi

Question de géographie :
où est la Kanaky ?
Combien de flics, de soldats
pour tenir Nouméa,
pour flinguer Eloi ?

Combien de petits blancs,
de colons arrogants
se partagent la terre ?
Et combien de misère
pour le peuple kanak ?
Combien de coups de matraque ?

J'en sais rien, je donne ma langue au chagrin,
si tu sais, toi, souffle-moi.

Question de sport :
qui détiendra le record
et restera vivant,
libre et innocent
derrière les barreaux ?

Vingt ans pour Otelo,
autant pour Mandela
et combien de hors-la-loi
chez ces petits juges en bois
dont on fait les salauds ?

J'en sais rien, je donne ma langue au chagrin,
si tu sais, toi, souffle-moi.

Question science et nature :
où balancer ces ordures ?
Allez, à la Vologne !
Ces chiens qui assassinent,
ces rats qui emprisonnent !

Question de littérature :
qui a écrit que les hommes
naissaient libres, égaux ?
Libres mais dans le troupeau,
égaux devant les bourreaux ?

J'en sais rien, je donne ma langue au chagrin,
si tu sais, toi, souffle-moi,
souffre-moi,
souffre-moi.

Fiche technique
  • Auteur

    Renaud Séchan

  • Compositeur

    Franck Langolff

  • Interprète

    Renaud Séchan

  • Année

    1988

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