La ballade de Willy Brouillard
C'est la nuit sur la banlieue,
Willy ouvre enfin les yeux,
y s'était pieuté à l'aube
peut être un peu fracasse.
Il se lève, se lave, se fringue,
son blouson et son flingue.
Il a mal aux ch'veux, tant pis,
le v'là parti.
Ronde de nuit
dans les ruelles noires.
Drôle de vie
pour Willy Brouillard
le flicard.
Baston au Voltigeur,
pas bon, j'irai t't'à l'heure,
j'fais pas l'poids tout seul sans les potes
pis j'ai pas mes menottes.
Direction l'Intermarché,
hier soir ils l'ont pillé.
Rien à signaler tout est calme,
y'a rien qui crame.
Ronde de nuit
au milieu des barbares.
Drôle de vie
pour Willy Brouillard
le flicard.
Quand il était p'tit y voulait faire
gardien de square comme son grand-père,
voulait vivre entouré d'minots,
protéger les p'louses les moineaux.
Ben y vit entouré d'béton,
au milieu d'une jungle à la con.
Y protège l'Etat, les patrons,
ceux qui r'fourguent la came aux nistons.
Pourquoi il a choisi
la loi, pas les bandits ?
Pourquoi son vieux l'a déshérité
quand il a signé ?
Il a jamais fait d'mal à une mouche,
même à une noire, une louche.
Il a choisi entre deux galères
celle où tu bouffes.
Ronde de nuit
sous les néons blafards.
Drôle de vie
pour Willy Brouillard
le flicard.
On va quand même pas pleurer,
y'en a des plus paumés.
Où t'as vu qu'j'allais faire une chanson
à la gloire d'un poulet ?
Ça s'rait vraiment l'monde à l'envers,
le fond de la misère.
Est-c' qu'on peut mettre de la musique
sur la vie d'un flic ?