Chanson "Adieu minette" de Renaud (1976)
Chanson "Adieu minette" de Renaud (1976)

Adieu minette

Cette chanson dépeint une rupture amoureuse en l'ancrant dans le contexte social des années 70. Le narrateur, s'identifiant à la culture "loubard", dit adieu à une "minette", représentante d'un monde plus bourgeois. Le texte utilise l'argot et les références culturelles de l'époque pour illustrer le fossé social entre les deux personnages. La musique, simple et directe, sert un récit qui dépasse l'anecdote sentimentale pour devenir une observation des clivages sociaux. Renaud y démontre sa capacité à transformer une histoire d'amour impossible en commentaire sur les barrières de classe, tout en gardant une émotion authentique.

Paroles

Sous tes cheveux beaucoup trop blonds,
décolorés, ça va de soi,
t'avais une cervelle de pigeon,
mais j'aimais ça, mais j'aimais ça.

Au fond de tes grands yeux si bleus,
trop maquillés, ça va de soi,
t'avais que'que chose de prétentieux
que j'aimais pas, que j'aimais pas.

J'avais la tignasse en bataille
et les yeux délavés.
Je t'ai culbutée dans la paille,
t'as pris ton pied.

Adieu fillette, nous n'étions pas du même camp.
Adieu minette, bonjour à tes parents.

Tu m'as invité à Deauville
dans ta résidence secondaire.
Je m'suis fait chier comme un débile
dans cette galère dans cette galère.

Tu m'as présenté tes copains,
presqu'aussi cons qu'des militaires.
C'étaient des vrais républicains
buveurs de bière, buveurs de bière.

Le grand type qui s'croyait malin
en m'traitant d'anarchiste,
je r'grette pas d'y avoir mis un pain
avant qu'on s'quitte.

Adieu fillette, nous n'étions pas du même camp.
Adieu minette, bonjour à tes parents.

Mais quand t'es rentrée à Paname,
super fière de ton bronzage,
t'as pas voulu poser tes rames sur le rivage - c'est une image.

Tu m'as téléphoné cent fois
pour que j'passe te voir à Neuilly,
dans ton pavillon près du bois,
et j'ai dit oui, et j'ai dit oui.

J'suis venu un soir à ta surboum,
avec vingt-trois d'mes potes.
On a piétiné tes loukoums
avec nos bottes

Adieu fillette, nous n'étions pas du même camp.
Adieu minette, bonjour à tes parents.

Faut pas en vouloir aux marioles,
y'z'ont pas eu d'éducation.
A la Courneuve, y a pas d'écoles
y a qu'des prisons et du béton.

D'ailleurs y z'ont pas tout cassé,
y z'ont chourravé qu'l'argenterie.
Ton pote qu'y f'sait du karaté,
qu'est-ce qu'on y a mis, qu'est-ce qu'on y a mis.

Ton père, j'l'ai traité d'enfoiré
excuse-moi auprès de lui :
si j'avais su que c'était vrai,
j'y aurai redit.

Adieu fillette, nous n'étions pas du même camp.
Adieu minette, bonjour à tes parents.

Maint'nant j'ai plus envie d'causer,
tu d'vrais déjà avoir compris
qu'on est pas nés du même côté
d'la bourgeoisie, d'la bougeoisie.

Arrête une minute de chialer,
tu vois quand même que j't'oublie pas,
j'te téléphone en PCV
de Nouméa, de Nouméa.

Ça fait trois s'maines que j'suis bidasse,
l'armée c't'une grande famille.
La tienne était moins dégueulasse,
viv'ment la quille !

Adieu fillette, nous n'étions pas du même camp.
Adieu minette, bonjour à tes parents.

Fiche technique
  • Auteur

    Renaud Séchan

  • Compositeur

    Renaud Séchan

  • Interprète

    Renaud Séchan

  • Année

    1976

Dans la même catégorie

16 autres produits sélectionnés pour vous

Commentaires

Aucun avis n'a été publié pour le moment.