Chanson "Hécatombe" de Renaud (1995)
Chanson "Hécatombe" de Renaud (1995)

Hécatombe

Cette reprise d'une des chansons les plus militantes de Brassens témoigne de l'affinité de Renaud pour la dimension contestataire de son mentor. Le texte original raconte avec délectation la bataille entre des ménagères et des policiers qui ont osé les peloter au marché. L'interprétation de Renaud conserve toute la verve et l'énergie de cette ode à la révolte féminine. Sa diction précise met en valeur les nombreux jeux de mots et la richesse du vocabulaire. À travers ce choix de reprise, Renaud souligne son propre attachement aux valeurs de résistance à l'autorité et son respect pour la lutte des femmes contre le harcèlement, thèmes étonnamment modernes dans cette chanson de 1952.

Paroles

Au marché de Briv'-la-Gaillarde,
à propos de bottes d'oignons,
quelques douzaines de gaillardes
se crêpaient un jour le chignon.
A pied, à cheval, en voiture,
les gendarmes, mal inspirés,
vinrent pour tenter l'aventure
d'interrompre l'échauffouré'.

Or, sous tous les cieux sans vergogne,
c'est un usag' bien établi,
dès qu'il s'agit d'rosser les cognes
tout l'monde se réconcili'.
Ces furi's, perdant tout' mesure,
se ruèrent sur les guignols,
et donnèrent, je vous l'assure,
un spectacle assez croquignol.

En voyant ces braves pandores
être à deux doigts de succomber,
moi, j'bichais, car je les adore
sous la forme de macchabé's.
De la mansarde où je réside,
j'excitais les farouches bras
des mégères gendarmicides,
en criant: "Hip, hip, hip, hourra !"

Frénétiqu' l'une d'ell's attache
le vieux maréchal des logis,
et lui fait crier: "Mort aux vaches !
Mort aux lois ! Vive l'anarchi' !"
Une autre fourre avec rudesse
le crâne d'un de ces lourdauds
entre ses gigantesques fesses
qu'elle serre comme un étau.

La plus grasse de ces femelles,
ouvrant son corsag' dilaté,
matraque à grands coups de mamelles
ceux qui passent à sa porté'.
Ils tombent, tombent, tombent, tombent,
et, s'lon les avis compétents,
il paraît que cett' hécatombe
fut la plus bell' de tous les temps.

Jugeant enfin que leurs victimes
avaient eu leur comptant de gnons,
ces furi's, comme outrage ultime,
en retournant à leurs oignons,
ces furi's, à peine si j'ose
le dire, tellement c'est bas,
leur auraient mêm' coupé les choses :
par bonheur ils n'en avaient pas !
Leur auraient mêm' coupé les choses :
par bonheur ils n'en avaient pas!

Fiche technique
  • Auteur

    Georges Brassens

  • Compositeur

    Georges Brassens

  • Interprète

    Renaud Séchan

  • Année

    1995

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