Mal barrés
Un p’tit couple d’amoureux
dans un bistrot d’banlieue
assis sur la banquette
s’roulent des pelles à qui mieux mieux,
les prolos silencieux
observent la conquête.
Moi j’suis accoudé au bar
et je rigole à part
en matant le tableau.
Je les vois vingt ans plus tard
et ça m’fout un cafard
à couper au couteau.
C’est tout jeune et ça n’sait pas
que pour les amoureux, hélas
la vie est bien dégueulasse.
Un beau jour les filles se cassent
et voilà...
Un p’tit couple d’amoureux
s’regardent dans les yeux
et parlent d’avenir,
une vie en rose et bleu
que des moments heureux
de la joie, du plaisir.
Moi j’pense à la jalousie,
à la haine, à l’ennui
qui s’installent chaque jour.
J’pense à la vie quotidienne,
je pense au poids des chaînes
qui détruisent l’amour.
C’est tout jeune et ça n’sait pas
que pour les amoureux, hélas
la vie est bien dégueulasse.
Un beau jour l’amour se lasse,
c’est comme ça…
Un pt’it couple d’amoureux
qui f’rait peut-être mieux
d’en finir tout de suite.
Quelques ébats délicieux
deux- trois jours, pis adieu,
on s’aime et on se quitte.
Pourquoi vouloir à tout prix
vivre toute une vie
dans la même galère,
le bonheur reste toujours
l’affaire de quelques jours
pas d’une vie entière.
C’est tout jeune et ça n’sait pas
que pour les amoureux, hélas
la vie est bien dégueulasse.
Un beau jour l’amour se casse.
C’est tout jeune et ça n’sait pas
que pour les amoureux, hélas
la vie est bien dégueulasse.
Un beau jour l’amour se casse
comme toi...
