Les cinq sens
A part Brassens et les oiseaux
quoi écouter ?
L’eau qui rigole au caniveau
de mon quartier,
le vent qui vient tirer des plaintes
aux peupliers
et toujours la folle complainte
de Charles Trenet...
A part à ta peau de sirène
à quoi toucher ?
À l’outil taillé dans le chêne
ou l’olivier,
au crayon que l’enfant promène
sur un cahier,
aux touches d’ivoire et d’ébène
d’un vieux clavier.
A part à tes fruits défendus
à quoi goûter ?
A l’impossible, à l’imprévu
et au danger,
à ce bon verre de vieux vin rouge
si parfumé,
à tes lèvres que tu entrouvres
sous mes baisers.
A part la lumière de Doisneau
quoi regarder ?
La rivière au bord de l’eau
au mois de mai,
l’enfant qui joue du violon,
les Pyrénées,
ton joli cul, tes seins bien ronds,
tes yeux fermés.
A part les coquelicots de juin
quoi respirer ?
Le pain qu’on partage et le vin
qu’on a tiré
à la santé d’un bon copain,
à l’amitié
à l’amour que j’ai dans les mains
que tu m’as donné,
que tu m’as donné.