Après la pluie
Le macadam est luisant
comme une peau de requin,
presque noir.
Il est chaud comme un printemps
sous le soleil qui revient
dans le soir.
Une brume évanescente
semble monter doucement
des trottoirs.
Ma démarche est hésitante,
les flaques d’eau sont diamants
ou miroirs.
Le déluge a disparu
sur la ville trépidante
et sauvage.
Il a balayé les rues
sous les bourrasques violentes
d’un orage.
Qui m’a prise au dépourvu,
a inondé mes cheveux,
mon corsage.
Mes sandales sont foutues
et que dire de mes yeux,
mon visage.
Mon amour, après la pluie
me trouveras-tu jolie ?
Après la pluie, mon amour
est-c’que tu voudras toujours
de ma vie ?
Le ciel redevient limpide,
le silence est revenu
tout plomber.
Et une douceur humide
embrase les avenues
désertées.
Je marche vers la maison
où mon parapluie, bien sûr
oublié
me dira ma distraction
se rira de mon allure
chiffonnée.
Mon amour, après la pluie
me trouveras-tu jolie ?
Après la pluie, mon amour
est-c’que tu voudras toujours
de ma vie ?
J’aime ces journées d’avril
et pour tous nos lendemains
je voudrais
déambuler dans la ville
avec toi, main dans la main
car jamais
nous ne craindrons, réunis
ni le vent ni les ondées,
les autans,
notre amour est à l’abri
sous l’ombrelle partagée
des amants.
Mon amour, après la pluie
me trouveras-tu jolie ?
Après la pluie, mon amour
est-c’que tu voudras toujours
de ma vie ?
Mon amour, après la pluie
me trouveras-tu jolie ?
Après la pluie, mon amour
est-c’que tu voudras toujours
de ma vie ?