Chanson "Lézard" de Renaud (1980)
Chanson "Lézard" de Renaud (1980)

Lézard

Cette ode à la paresse cache une critique profonde du monde du travail. Le texte développe une véritable philosophie de la résistance passive. La musique nonchalante soutient parfaitement le propos. Renaud y transforme le refus du travail en position politique, dans la tradition de la chanson anarchiste.

Paroles

On prend des manières à quinze ans,
pis on grandit sans qu'on les perde :
ainsi, moi, j'aime bien roupiller,
j'peux pas travailler,
ça m'emmerde.

J'en foutrai jamais une secousse,
même pas dans la rousse
ni dans rien.
Pendant que l'soir, j' fais ma frappe,
ma soeur fait la r'tape,
et c'est bien.

Elle a plus d'daron, plus d'daronne,
elle a plus personne,
elle a que moi.
Au lieu d'sout'nir ses père et mère,
elle soutient son frère,
et ben, quoi ?

Son maquet, c'est mon camarade :
Y veut bien que j'fade
Avec eux.
Aussi, j'l'aim', mon beau-frère Ernesse,
il est à la r'dresse,
pour nous deux.

J'm'occupe jamais du ménage,
j'suis libre, et j'nage
au dehors,
et j'vais sous les sapins, aux Buttes,
là, j'allonge mes flûtes,
et j'm'endors.

On prend des manières à quinze ans,
pis on grandit sans qu'on les perde :
ainsi, moi, j'aime bien roupiller,
j'peux pas travailler, ça m'emmerde.

Fiche technique
  • Auteur

    Aristide Bruand

  • Compositeur

    Aristide Bruand

  • Interprète

    Renaud Séchan

  • Année

    1980

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